Dans « Disability in higher education : A social justice approach », publié en 2017, Evans et ses collègues mentionnent que les ressources auxquelles les étudiants en situation de handicap ont accès, y compris le personnel enseignant et celui des affaires étudiantes, doivent prendre conscience de l’importance que revêt la capacité de ces étudiants à s’occuper de tous les aspects de leur vie eux-mêmes — dimensions sociale, physique et émotionnelle — au lieu de tenter de répondre uniquement aux besoins liés à leur cheminement universitaire. Les ressources mises à la disposition de ces étudiants cherchent souvent à répondre à un objectif d’accessibilité aux études, alors que l’accessibilité à toute activité ou à tout engagement de nature sociale demeure pour eux un volet essentiel à leur expérience postsecondaire.
L’activité physique demeure un facteur clé contribuant au bien-être d’une personne. Plusieurs recherches mettent en évidence un lien entre l’exercice physique et l’humeur ainsi qu’un apport de bienfaits physiologiques et psychologiques lorsqu’une personne se met à bouger. Pour les étudiants en situation de handicap, la pratique de l’activité physique peut comporter des obstacles, surtout sur les campus. Au trimestre d’hiver 2018, l’Université McGill a mis en place un projet pilote nommé « FAM », mené conjointement par le Service des sports, le Service de soutien auprès des étudiants en situation de handicap et le Département de kinésiologie.
L’objectif du projet FAM vise à réduire les obstacles que rencontrent les étudiants vivant avec une limitation physique qui désirent pratiquer une activité physique adaptée à leur condition. Chaque participant au programme bénéficie de l’accompagnement d’un entraîneur personnel spécialisé dans la pratique d’exercices adaptés pour une durée de deux heures. Même si le vécu des participants au programme varie grandement en ce qui a trait au diagnostic de leur condition et à leurs expériences de vie avec leur limitation, ces étudiants partagent tous le désir d’apprendre à rester actifs en fonction de la capacité physique de leur corps.
Dès que l’entraîneur personnel présente un programme d’exercices adaptés au participant, ce dernier a accès au centre de conditionnement physique de McGill ainsi qu’au laboratoire du Département de kinésiologie doté d’équipements d’exercices adaptés. Le participant est également jumelé avec un étudiant de ce département, lequel l’accompagne tout au long du programme, y compris lors de la pratique des exercices.
Somme toute, la notion d’accessibilité peut varier selon différents contextes. Ce projet pilote offre toutefois un bel exemple de la façon dont les ressources de soutien pour les étudiants en situation de handicap peuvent collaborer avec des partenaires sur les campus pour étendre la portée de l’accessibilité au-delà du cadre de l’apprentissage académique.